LA COMPASSION
Semaine 11
A en croire certains de mes amis, l’amour et la compassion, en dépit de leurs merveilleux bienfaits, ne sont pas d’une grande utilité. Dans le monde où nous vivons, disent-ils, de telles croyances n’ont que peu d’influence ou de pouvoir.
Selon eux, la colère et la haine sont si indissociables de la nature humaine qu’elles domineront toujours l’humanité. Je ne suis pas d’accord.
Nous autres humains existons sous notre forme actuelle depuis environ cent mille ans. Je crois que si durant tout ce temps, l’esprit humain avait été principalement soumis à l’influence de la colère et de la haine, notre population globale aurait diminué.
Or, aujourd’hui, on constate qu’en dépit de toutes nos guerres, la population atteint des niveaux jamais égalés. Cela indique clairement à mes yeux que l’amour et la compassion prévalent dans le monde.
J’ai jusqu’ici parlé surtout des bénéfices d’ordre mental que peut apporter la compassion; or elle contribue aussi à la bonne santé physique.
D’après mon expérience personnelle, stabilité mentale et bien-être physique sont étroitement liés.
Il est incontestable que la colère et l’agitation nous rendent plus vulnérable à la maladie. Alors qu’au contraire, si l’esprit est serein et occupé par des pensées positives, le corps ne se laissera pas facilement piéger par la maladie.
Mais bien entendu, il est également exact que nous avons tous en nous un égocentrisme inné qui inhibe notre amour envers les autres.
Donc, puisque nous désirons le vrai bonheur, qui ne peut naître que d’un esprit paisible, et puisque la paix de l’esprit ne peut naître que d’une attitude de compassion, comment pouvons-nous progresser en ce sens ?
De toute évidence, il ne suffit pas de se dire : comme c’est beau, la compassion! Nous devons faire des efforts concertés pour la développer, en mettant à profit tous les évènements de notre vie quotidienne afin de transformer nos pensées et notre comportement.
Tout d’abord, nous devons avoir une notion très claire de ce que nous entendons par « compassion ».
Le sentiment de compassion est parfois mêlé de désir et d’attachement.
Par exemple, l’amour des parents envers leurs enfants est souvent fortement lié à leurs propres besoins affectifs; il n’est donc pas pleinement assimilable à la compassion.
La vraie compassion n’est pas une simple réponse émotionnelle, mais un engagement ferme fondé sur la raison.
Sa Sainteté le Dalaï Lama
La suite la semaine prochaine…
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